quinta-feira, 15 de dezembro de 2011

Causerie

Franz Stuck

Vous êtes un beau ciel d’automne, clair et rose !
Mais la tristesse en moi monte comme la mer,
Et laisse, en refluant, sur ma lèvre morose
Le souvenir cuisant de son limon amer.

-- Ta main se glisse en vain sur mon sein qui se pâme ;
Ce qu’elle cherche, amie, est un lieu saccagé
Par la griffe et la dent féroce de la femme.
Ne cherchez plus mon cœur ; les bêtes l’ont mangé.

Mon cœur est un palais flétri par la cohue ;
On s’y soûle, on s’y tue, on s’y prend aux cheveux !
— Un parfum nage autour de votre gorge nue !…

Ô Beauté, dur fléau des âmes, tu le veux !
Avec tes yeux de feu, brillants comme des fêtes,
Calcine ces lambeaux qu’ont épargnés les bêtes !

Charles Baudelaire

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Conversa

Você é um belo céu de outono, claro e rosa!
Mas a tristeza em mim sobe como o mar
E deixa ao refluir, sobre a língua morosa,
A lembrança amarga do sal a queimar.

- Sua mão nada encontra no meu peito em dor;
O que ela quer, amiga, já foi arrancado
Pelas unhas e dentes ferozes do amor.
Não há mais coração, por feras devorado.

Meu coração, palácio que a ralé tomou,
E ali saqueia, mata, tudo a pó reduz!
A Beleza, flagelo, assim determinou!

- Um perfume flutua nos seus seios nus!...
Com seus olhos de fogo, brilhantes esferas,
Calcine a cicatriz deixada pelas feras!